Carnet de marche d’Oloron Sainte-Marie à Bedous
Par Olivier Bleys, écrivain-marcheur
L’écrivain Olivier Bleys nous fait découvrir Oloron-Sainte-Marie au rythme du marcheur.
On me crédite en général d’un bon sens de l’orientation. Mais un défaut gâche cette qualité précieuse aux randonneurs : c’est ma piètre mémoire des lieux, ou plutôt de leurs noms. Dans une ville où j’aurais marché des heures sans me perdre, je ne pourrais pas nommer une seule rue. Même à Bordeaux où je vis, les ponts, les avenues, les barrières restent anonymes. J’y déambule tel un enfant qui ne connaîtrait rien du plan de la métropole.
En montagne, le relief tourmenté ajoute à cette difficulté. Impossible pour moi de me représenter clairement les vallées pyrénéennes et d’y loger sans erreur les villes, villages, hameaux de la plaine jusqu’aux cols frontaliers. Aspe, Ossau, Marcadau, Barétous, Bethmale… ces noms sonnent familiers — de là à légender une carte du massif, c’est une autre histoire. À mes yeux, il s’agit d’abord de rochers, de sapins, de gaves grondants et de vaches débonnaires. Elles m’importent peu, au fond, les étiquettes apposées par l’homme sur ces paysages immortels.