Les subtiles Heures bleues de Fernanda Sánchez Paredes
En Val de Garonne, l’art subtile de la trace
Les heures bleues, c’est le moment qu’a choisi la photographe mexicaine Fernanda Sánchez-Paredes pour immortaliser les paysages naturels du Val de Garonne. Un travail sur les paysages façonnés par l’humain, un regard tout en subtilité, à mi-chemin entre le documentaire et la fiction.
Les heures bleues, ce sont ces heures du petit matin, lorsque la nature s’éveille, que les oiseaux entonnent leurs chants, que l’humidité de l’air est encore palpable et que les palettes de couleurs se révèlent dans toute leur complexité. Les heures bleues, c’est le moment qu’a choisi la photographe mexicaine Fernanda Sánchez-Paredes pour immortaliser les paysages naturels du Val de Garonne. Un travail de commande qu’elle a su magnifier, elle qui revendique de porter “un regard à mi-chemin entre le documentaire et la fiction”.
Cartes en main, un vélo dans le coffre de sa voiture, et voilà Fernanda qui sillonne pas moins de 43 communes, dont certaines véritablement minuscules. Pour la jeune femme qui a vécu 30 ans à Mexico et 10 ans à Paris, la découverte de cette ruralité lot-et-garonnaise est marquante. “C’est une ruralité très codifiée, avec des quantités de panneaux” comme dans cette image du pont au Mas d’Agenais. La géométrie aussi la frappe, et à y regarder de près, ces photos sont toutes en ligne : lignes droites, parallèles, courbes, verticales, entremêlées.
Ce n’est pas moi qui invente ces lignes. Elles sont là. C’est impressionnant de voir la manière dont l’homme façonne la nature
Parmi les paysages qui l’ont le plus marquée, il y a la toute première de ses prises de vue : “Comme une vague de terre, comme un tapis, une texture qu’on aurait envie de toucher”. Et puis aussi celle de la table de ping pong et son carré de pelouse artificielle à Escassefort.
Pour Fernanda Sánchez-Paredes qui considère que la photographie est un art de la grande solitude, il n’est pas anodin que sa série ne montre ni corps, ni visage. Elle dit préférer “saisir la présence humaine à travers les traces qu’elle laisse”. Des traces faites de petits détails révélés par la lumière matinale. Les heures bleues ou l’art subtile de la trace.
Bio express
Après des études en photojournalisme, en esthétique et un travail aux côtés de Gabriel Figueroa Fils sur les archives de son père (célèbre photographe et directeur de la photographie de Luis Buñuel), la mexicaine Fernanda Sánchez-Paredes gagne Paris pour parfaire sa formation de photographe et s’engager dans un travail plus personnel.
Après plusieurs années d’allers et retours entre Mexico et Paris, elle est installée depuis la crise sanitaire à Bagnère-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées où elle poursuit son remarquable travail photographique. Elle a été invité à plusieurs reprises en Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de résidences artistiques, comme à Rurart dans la Vienne ou à Pollen dans le Lot-et-Garonne.
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